Les différents équipements de protection individuelle
Le Code du travail met à la charge de tout employeur une obligation de privilégier la SST (santé et sécurité au travail) de ses salariés sous peine de sanctions civiles, pénales et/ou administratives. Si vous êtes concerné, il vous incombe de dresser un inventaire des différents dangers auxquels vos collaborateurs s’exposent dans l’exercice quotidien de leurs fonctions. Vous devez ensuite en évaluer aussi bien les conséquences que les causes et la probabilité de survenue. Vous devez également les hiérarchiser selon leur niveau de gravité et d’urgence. En vous basant sur cela, vous pouvez choisir les mesures de prévention et de protection appropriées pour supprimer les risques professionnels ou l’exposition à ces derniers. Assurez-vous que leur mise en œuvre se fait conformément aux principes évoqués par l’article L. 4121-2 du Code du travail. On compte parmi ces mesures la mise à disposition des salariés d’équipements de protection individuelle ou EPI.
Les chaussures de sécurité pour la protection des pieds
Vous devez faire en sorte que les équipements de protection individuelle mettent vos employés à l’abri des risques pouvant porter atteinte à leur santé et à leur sécurité tout au long de l’exécution de leurs tâches. Les chaussures de sécurité visent à protéger les pieds, voire les chevilles et les mollets des travailleurs qui les portent. Leur conception présente des spécificités et s’aligne sur des normes de sécurité très strictes. Les blessures au niveau des pieds représentant jusqu’à 10 % des accidents de travail dans l’Hexagone. Ces EPI sont incontournables dans de nombreux domaines, notamment :
- le BTP,
- l’industrie,
- la logistique,
- la restauration,
- le nettoyage et l’entretien,
- les métiers des espaces verts,
- l’agroalimentaire,
- les professions forestières,
- les pêcheries,
- les activités portuaires…
Notez que les chaussures de sécurité protègent les pieds de leur porteur des risques chimiques, thermiques, électriques, mécaniques ou ceux liés à des actions de déplacement. On peut notamment citer les chocs, les perforations, les écrasements, les coincements, les piqûres, l’électrisation, les glissements accidentels, les chocs thermiques, l’électrocution, les contacts avec des substances irritantes, corrosives ou toxiques.
Les mêmes EPI peuvent se présenter sous la forme de baskets, de rangers de sécurité, de chaussures de chantier, de bottes de sécurité, de mocassins, de sabots de sécurité, de chaussures de ville… Il y a en a pour tous les besoins. Si vous souhaitez mettre à disposition de vos salariés des chaussures de sécurité confortables et sécuritaires, assurez-vous que les modèles que vous choisirez répondent aux exigences réglementaires et fondamentales en termes de protection des pieds de la norme ISO 20345.
De plus, veillez à ce qu’elles soient à la bonne taille pour tous vos employés. Ces EPI doivent être munis d’autres éléments de sécurité en fonction du milieu dans lequel exerce leur porteur, des risques que ce dernier peut rencontrer et des conditions climatiques. Par exemple, vous devez opter pour des modèles S3 ou S1P si vous évoluez dans le secteur du BTP. Ils sont conformes à la norme ISO 20345 tout en étant dotés d’une semelle intermédiaire anti-perforation et d’une semelle extérieure antidérapante. Des chaussures S3 SRC s’imposent si vos artisans BTP travaillent dans des milieux humides. Elles sont imperméables, antidérapantes et résistent aux frottements.
Les casques, lunettes et bouchons d’oreille
La tête est une zone extrêmement sensible. Alors qu’elle peut être exposée à une multitude de risques dans l’exercice de certaines activités, il est nécessaire de porter des EPI adaptés à l’intensité et de la nature des risques pour la protéger efficacement. Parmi ceux dédiés à la protection de la tête, on retrouve en premier le casque de sécurité.
Ce dernier est conçu de façon à pouvoir protéger le crâne de son porteur contre les chocs occasionnés par des chutes d’objets, des impacts avec des liquides projetés ou des éclats solides, des heurts ou des glissades. Le casque de sécurité doit faire office d’amortisseur et de dispositif anti-pénétration. Il doit être muni d’une jugulaire, d’un harnais, d’une visière et d’une calotte. Il faut de surcroît qu’il soit homologué selon certaines normes, à savoir :
- EN 397 (norme commune à tous les casques de protection),
- EN 14 052 (modèles à haute performance),
- EN 443 (modèles pour sapeurs-pompiers),
- EN 50 365 (modèles électriquement isolants pour usage sur installations à basse tension),
- EN 812 (casquettes anti-choc),
- EN 13 807 (cette norme détaille les techniques d’essai des casques de protection)…
Les lunettes de sécurité protègent quant à elles les yeux des projections de liquides ou de particules solides, des rayons infrarouges ou UV, des éclats lumineux… Ces EPI doivent offrir un champ visuel suffisant et être adaptés à la correction visuelle de leur porteur tout en étant résistants aux rayures, chocs et produits chimiques. Les mêmes équipements se doivent de surcroît d’être normés :
- EN 166 (spécification générale),
- EN 169 (filtres pour soudage),
- EN 170 (filtres UV),
- EN 172 (filtres de protection solaire pour une utilisation solaire),
- EN 175 (travaux de soudage),
- EN 379 (filtres de soudage à échelon de protection variable ou à double échelon de protection).
Les casques anti-bruit ou les bouchons d’oreille s’imposent lorsque les travailleurs s’exposent en permanence à des nuisances sonores pouvant entraîner un stress ou fragiliser leur système auditif. Ils doivent être les plus confortables possible puisque leur porteur doit les porter en permanence. Les casques doivent appuyer fermement sur la tête et couvrir complètement les oreilles. Assurez-vous que les équipements de protection auditive atténuent efficacement les pollutions sonores sans pour autant isoler totalement leur porteur. Veillez à les adapter à la fréquence du bruit ainsi qu’au niveau sonore.
Les équipements anti-chute
Même d’une faible hauteur, les chutes entraînent généralement de graves blessures. Tous les salariés qui travaillent en hauteur doivent alors être hautement sécurisés. Au cas où il serait techniquement impossible de mettre en œuvre des protections collectives pour garantir leur sûreté, le recours à des EPI adaptés est obligatoire. On retrouve notamment les points d’ancrage qui doivent être suffisamment résistants pour pouvoir sécuriser l’opérateur en cas de chute de hauteur, en l’arrêtant, puis en le retenant.
Ils doivent répondre à la norme EN 795. On peut ensuite noter le harnais de sécurité, qui est un système de préhension entourant le corps du salarié et visant à le retenir en cas de chute. Cet EPI doit être conforme à la norme EN 361 et ajustable de façon appropriée. Une longe avec absorbeur d’énergie est quant à elle un dispositif de liaison composé de deux connecteurs et d’une longe dont la longueur maximale est de 2 mètres. Un tel équipement doit répondre aux normes EN 354 (longe), EN 355 (absorbeur d’énergie) et EN 362 (connecteurs).
Hormis ces EPI, on retrouve l’antichute à rappel automatique (norme EN 360) et l’antichute mobile sur support d’assurage vertical. Pour ce qui est des systèmes de retenue, ils sont conçus pour limiter les mouvements des opérateurs afin de les empêcher d’atteindre des zones susceptibles d’occasionner une chute de hauteur. Leur système de préhension doit être normé EN 358. Les dispositifs de maintien au poste de travail permettent aux utilisateurs de travailler en suspension ou en appui. Ils doivent être conformes aux normes EN 363 (système de préhension du corps), EN 361 (harnais) et EN 795 (points d’ancrage).
Les vêtements de travail
Comme le stipule l’article L. 1321 du Code du travail, vous pouvez imposer le port de vêtements de travail à vos collaborateurs si vous parvenez à justifier que ces EPI sont indispensables pour des raisons d’hygiène, de sécurité ou d’image. Il convient de les choisir en fonction de la nature des tâches exercées par les salariés et de leur environnement de travail. Assurez-vous qu’ils soient confortables, résistants, pratiques, qualitatifs et qu’ils garantissent une grande liberté de mouvement.
Ces EPI doivent de surcroît être conformes aux normes en vigueur selon le genre de protection qu’ils apportent. Parmi les vêtements de travail les plus courants, on peut citer les blouses, les combinaisons, les tabliers, les vêtements imperméables, les vêtements ignifugés, les vêtements antistatiques… Nous pouvons y ajouter les gants de protection visant à protéger les mains des perforations, des coupures, des produits chimiques, des brûlures…