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Quand devient-on assujetti à la TVA en micro-entreprise ?

Le octobre 9, 2025 - 6 minutes de lecture
Assujettissement à la TVA micro-entreprise

La question de l’assujettissement à la tva préoccupe de nombreux auto-entrepreneurs. En tant que micro-entrepreneur, il est fréquent de se demander : à partir de quel moment faut-il commencer à déclarer et payer la tva ? Tout dépend du régime fiscal micro-entreprise et surtout du respect des seuils de chiffre d’affaires. Comprendre ces règles permet d’éviter les mauvaises surprises et d’assurer une gestion plus sereine de son activité.

Les bases de la franchise en base de tva

Le régime micro-entreprise offre avant tout une grande simplicité administrative. L’un de ses principaux atouts réside dans la franchise en base de tva, qui dispense le micro-entrepreneur de toute déclaration ou paiement de la tva tant que certains plafonds ne sont pas dépassés. Ce dispositif permet ainsi de proposer des tarifs compétitifs, tout en profitant d’une gestion comptable allégée.

Dans ce cadre, le professionnel bénéficie d’une exonération de tva : il n’a ni à collecter, ni à reverser la taxe sur ses ventes ou prestations. Il doit cependant faire apparaître sur ses factures la mention « TVA non applicable, art. 293 B du CGI », rappelant l’exonération de tva dont il profite grâce à la franchise en base.

Quels sont les seuils de chiffre d’affaires à surveiller ?

L’assujettissement à la tva en micro-entreprise repose principalement sur deux seuils de chiffre d’affaires fixés chaque année par l’administration fiscale. Ces plafonds varient selon le type d’activité exercée.

  • Pour les activités de vente de marchandises, le seuil est fixé à 91 900 euros hors taxes.
  • Pour les prestations de services, le plafond s’établit à 36 800 euros hors taxes.
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Dès lors que le chiffre d’affaires annuel dépasse l’un de ces seuils, la situation évolue rapidement : il devient crucial de bien comprendre les dispositifs de tolérance et les nouvelles obligations liées à la tva.

Comment fonctionne la période de tolérance ?

La réglementation prévoit une période de tolérance afin d’éviter qu’un simple franchissement ponctuel des seuils entraîne immédiatement la perte de la franchise en base de tva. Tant que le chiffre d’affaires reste sous un seuil majoré au cours de l’année, le micro-entrepreneur continue de bénéficier de l’exonération de tva.

En revanche, si le chiffre d’affaires dépasse non seulement le seuil classique mais aussi le seuil majoré (107 700 euros pour la vente de marchandises, 42 900 euros pour les services), l’assujettissement à la tva devient automatique dès le premier jour du mois où le dépassement a lieu.

Cette période de tolérance n’est valable que pour l’année du dépassement initial, à condition de rester sous les seuils majorés l’année suivante. Si ces conditions ne sont plus réunies, la déclaration de tva et son paiement deviennent très vite obligatoires.

L’objectif de cette souplesse est d’éviter qu’une légère hausse temporaire du chiffre d’affaires ne fasse perdre instantanément l’exonération de tva. Cela offre un peu de latitude aux petites entreprises en phase de développement.

Déclaration et paiement de la tva : quelles démarches suivre après le dépassement des seuils ?

Une fois le seuil majoré de chiffre d’affaires franchi, la franchise en base de tva cesse de s’appliquer. Le micro-entrepreneur devient alors redevable de la tva et doit agir rapidement : la déclaration est obligatoire dès le premier jour du mois du dépassement effectif.

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Aucune rétroactivité n’est appliquée pour les opérations antérieures au mois concerné, ce qui laisse le temps de s’organiser dès la constatation du changement de statut. Pour éviter toute erreur, il est recommandé de surveiller régulièrement le cumul de ses recettes afin d’anticiper le passage à l’assujettissement à la tva.

À compter de cette date, plusieurs obligations s’imposent automatiquement :

  • Informer l’administration fiscale du changement de situation professionnelle.
  • Obtenir un numéro de tva intracommunautaire auprès du service des impôts des entreprises.
  • Émettre des factures incluant le taux de tva applicable et toutes les mentions obligatoires.
  • Tenir une comptabilité précise justifiant toutes les opérations relatives à la tva.
  • Remplir et transmettre régulièrement la déclaration de tva selon la périodicité imposée (mensuelle ou trimestrielle).
  • Payer le montant dû au titre de la tva collectée, avec possibilité de déduire la tva sur les achats professionnels.

Toutes ces formalités exigent une attention accrue, notamment lors du passage vers ce nouveau régime fiscal. Les micro-entrepreneurs doivent adapter leurs outils administratifs et revoir leur organisation pour être parfaitement en conformité avec la redevabilité de la tva.

Peut-on revenir à la franchise en base de tva après avoir été assujetti ?

Le retour à la franchise en base de tva est possible si le chiffre d’affaires repasse durablement sous les seuils classiques lors de l’exercice suivant. Ce réajustement intervient généralement en début d’année civile, sur déclaration expresse auprès de l’administration fiscale.

Cela constitue une opportunité intéressante lorsque l’activité diminue ou se stabilise sous les plafonds. Il faut alors ajuster la facturation : elle doit de nouveau comporter la mention d’exonération de tva si le micro-entrepreneur retrouve ce régime de faveur.

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Quels avantages et inconvénients à être assujetti à la tva en micro-entreprise ?

Être assujetti à la tva peut présenter un intérêt particulier si l’activité génère beaucoup de dépenses professionnelles. Dans ce cas, il est possible de récupérer la tva payée sur les investissements ou fournitures, ce qui améliore parfois la rentabilité globale, surtout en cas d’achats importants.

Ce mécanisme peut devenir un véritable levier financier pour la trésorerie, en permettant de compenser une partie des frais professionnels par le biais de la récupération de tva.

Néanmoins, l’assujettissement à la tva implique davantage d’obligations administratives : gestion mensuelle ou trimestrielle des déclarations, émission de factures détaillées, contrôle régulier des écritures et vigilance constante sur l’évolution des seuils réglementaires.

Pour certains micro-entrepreneurs, cette complexité supplémentaire incite à privilégier la franchise en base de tva quand cela est possible, afin de conserver une organisation simplifiée au quotidien.